LU :
du 13 au 23 juillet 2011
PRÉCISIONS :
Éditions Point Deux
772 pages
2011
VO : The Genius [2008]
772 pages
2011
VO : The Genius [2008]
DESCRIPTIF :
Je m'appelle Ethan Muller, je suis galeriste et je vis à New York.
Ma prochaine acquisition : l'œuvre d'un artiste anonyme.
Un génie. Et peut-être bien, aussi, un fou sanguinaire.
AVIS EXPRESS :
J’ai été très intéressé par toute cette histoire, malgré le rythme particulièrement lent de l’intrigue notamment pendant les interludes, et la notation très trompeuse de ‘Thriller’ que l’on peut trouver sur la couverture et la plupart des sites Internet ! L’enquête d’Ethan Muller est assez prenante, et les interludes sont assez intrigants. De plus, les personnages ne sont pas délaissés pour autant puisqu’on a le droit, pour notre grand plaisir, a un paquet de détails sur chacun. En fait, il y a un certain rythme qui nous entraine, et le style de l’écrivain n’y est pas étranger. Malheureusement, la fin est plus lourde qu’autre chose, riche en révélations, mais surtout en une narration pesante, qui prend totalement le pas sur les dialogues et péripéties et bouscule légèrement l’équilibre du roman. Malgré ça, la fin est assez sympathique, prouvant que Kellerman aura pensé au moindre détail, et termine une histoire un peu soporifique, mais qui aura su tromper et dérouter le lecteur aux bons moments.
VRAIMENT ? VOUS VOULEZ DES DÉTAILS ?
Ce roman est écrit à la manière d'un témoignage, dont l'auteur serait donc le narrateur Ethan Muller. Rapidement se forme une alternance entre cette narration formée de 22 chapitres et 8 interludes sur la lignée Muller depuis 1847. Ces derniers constituant 1/3 du roman, on se demande rapidement le lien avec toute l'histoire.
Il est certain que ces interludes ne charmeront pas la majorité d’entre vous. Tantôt instructifs, tantôt si divergents du reste de l’histoire qu’on cherche en vain le rapport, ils composent régulièrement d’assez peu agréables parenthèses. Et, de manière encore plus regrettable, tous ne prennent pas vraiment leur sens avec la fin du roman. Rassurez-vous, c’est l’accro aux purs thrillers qui parle, je m’avancerai même à dire que ce sont ces petites escapades dans le passé qui rapprochent le plus cet ouvrage du roman que du thriller qu’on nous promet…
A côté de ça, il y a ce que je classerais grossièrement dans les points positifs. Le style de l’auteur, qui nous embarque assez rapidement dans l’aventure avec sa manière d’aborder le roman (voire extrait). Et les personnages. Ne crions tout de même pas au génie, Jesse Kellerman n’est sans doute pas assez impertinent pour désigner quelqu’un d’autre que le Victor Cracke qu’il dépeint dans son titre original, mais c’est suffisamment rare pour qu’on se permette de le signaler. Voilà donc quelque chose qui m’aura plu, le romancier accorde beaucoup d’attention à ses personnages, d’abord Ethan dont on ne nous cache rien de ses relations sexuelles, familiales, etc., puis ce fameux Victor Cracke qui devient de plus en plus intriguant au fil des pages. Lisez donc pour comprendre, hé, je ne vais pas tout vous raconter !
Un petit détail, pour ceux qui auront lu jusqu’ici, Victor Cracke est l’artiste dont il est question. Je ne révèle rien, son nom apparaît dès le début. Disons juste que ça me permet d’enchainer sur un autre point fort de ce roman : il est imprévisible. L’intrigue nous perd souvent dans quelques histoires parallèles aussi importantes que distrayantes de l’affaire principale, et ça ne fait que renforcer le doute. Qui est ce Victor Cracke ? Est-ce vraiment l’auteur de l’œuvre ? Et où va-t-il débusquer les modèles à ces étranges dessins ?
Un mot sur la fin en elle-même. Elle a beau être assez pénible pour une succession de révélations et surprises en chaine, elle prouve surtout que l’écrivain possède un sens certain de la narration, semant des détails qui prennent leur sens, montrant que les étrangetés sont bel et bien pensées d’avance, et que tout se relie avec une précision presque déconcertante. Bon courage pour dénicher des incohérences dans ce formidable travail.
Je finis sur quelque chose qui me tient à cœur, et que vous aurez peut-être compris en parcourant ces lignes… NE VOUS FIEZ PAS A LA COUVERTURE ! C’est parfois une bonne chose, en l’occurrence ici on tombe de haut. Si vous êtes un psychopathe, et que vous imaginez que le titre Les Visages cache une histoire assez sanglante, morbide, voire fantastique (qui sait ?), laissez tomber ! (Par contre, vous en trouverez des pas mauvaises en vous baladant sur ce blog). Si vous avez une envie de thriller, riche en tension ou en suspense insoutenable, ce livre n’est pas pour tout de suite ! Pour plus tard, peut-être, car je pense quand même que c’est un roman policier qui mérite d’être lu, qu’il mérite raisonnablement le bruit qu’il a fait. Il restera longtemps dans ma mémoire.
NOTE : 4/5
LE LIVRE ET MOI
J’avoue avoir surtout été charmé par la couverture, et le titre qui l’accompagne. Ce n’est pas pour autant que l’envie de sauter dessus m’est venue. Mais l’occasion s’est présentée par ce Partenariat entre Livraddict et les Éditions Point Deux, que je remercie, autant pour le partenariat en question que pour leur patience (je suis très très … très en retard, et je m’en excuse infiniment).
Cela aura aussi été mon premier livre de ces éditions, et je dois avouer que (hormis le prix un peu élevé) je suis charmé. J’appréhendais ces pages très fines, ce format si réduit, au final j’ai eu du plaisir à le tenir en main (bon ok, il faut s’habituer mais ensuite c’est chouette) j’ai eu la chance de le tester dans une période qui m’a fait beaucoup voyager (ça rentre dans la poche, c’est génial !!) et je trouve donc l’idée vraiment intéressante. L’expérience est quand même à retenter, car pour l’instant je préfère quand même le format standard…
LE LIVRE ET LE MONDE :
Ce roman a réussi le Grand Prix des lectrices de Elle 2010 et a été élu Meilleur thriller de l’année par le Guardian.
EXTRAIT :
« Et merde. Je m’étais promis de faire un effort pour ne pas parler comme un sale con prétentieux. Il faut que je fasse plus roman noir ; en tout cas j’aimerais bien. Mais je ne crois pas que ce soit mon truc. D’écrire par petites phrases hachées. D’employer des métaphores graveleuses pour décrire des blondes sensuelles. [...] Je n’y arrive pas, alors pourquoi me forcer ?
Nous n’avons chacun qu’une histoire à raconter et nous devons le faire comme ça nous vient naturellement. Je ne porte pas de flingue ; je ne suis pas coutumier des bagarres ou des courses-poursuites en voiture. Tout ce que je peux faire, c’est dire la vérité, et, en vérité, je suis peut-être bien un sale con prétentieux. Peu importe. Je n’en mourrai pas. »
Ce passage appartient aux sept premiers paragraphes du livre, qui ressemble assez à un prologue. C’est la première tromperie, car à vrai dire, nous sommes déjà dans l’action. Je trouve que c’est une manière formidable de plonger directement le lecteur dans le vif du sujet. De plus, il illustre assez bien une idée dont j’ai beaucoup parlé avant qui est l’écart certain entre ce roman et l’idée générale qu’on se fait d’un thriller. L’auteur le dit lui-même ! Pas de courses-poursuites, de truands et de flics pourris. Vous êtes prévenus.
3 commentaires:
il est dans ma PAL depuis septembre 2010... GLOUPS!!
va vraiment falloir que je m'y mette!
Je compte bien le lire celui-ci. Malgré une fin tirée par les cheveux, j'ai bien aimé son autre roman : Jusqu'à la folie.
Ca fait plaisir de te lire. :)
Bah c'est pas trop tôt lol
Et en plus il t'a plu, je comprend vraiment pas pourquoi tu as tant tardé ... Je mets de côté pour plus tard :)
Enregistrer un commentaire